La cohésion sociale en question(s)

Florence Filopon

Servir les plus fragiles

Florence Filopon, chargée de mission et référente RSE chez Axentia, intervient sur les sujets de la qualité de service et du développement des relations partenariales avec les gestionnaires des résidences d’Axentia. Elle a ainsi développé les « comités usagers » pour concevoir des établissements au plus près des besoins des résidents.

Comment, chez Axentia, vous engagez-vous au service de la cohésion sociale ?

F.F. Notre spécialité, ce sont les établissements médico--sociaux à destination des personnes âgées, des personnes handicapées, des exclus, des demandeurs d’asile. Ce sont des publics très fragiles pour qui avoir un toit n’est pas suffisant. Ils ont besoin d’être accompagnés pour s’insérer dans la société, y trouver leur place. C’est ce que nous souhaitons faire au quotidien : leur donner le sentiment qu’ils font partie d’un tout. Et pour cela, nous construisons des bâtiments qui tiennent compte des besoins techniques et sanitaires de nos gestionnaires, mais surtout qui intègrent, dès la conception, la volonté de favoriser le bien-être des résidents et d’offrir des lieux de soins, qui soient aussi des lieux de vie.

De quels outils disposez-vous pour lutter contre l’isolement des plus fragiles ?

F.F. Il nous faut mener à bien des projets qui encouragent la mixité. À Marseille, par exemple, nous souhaitons mêler différentes typologies de logements, EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) et logements classiques, mais aussi créer des résidences intergénérationnelles avec des seniors, des personnes seules, des étudiants. Ce sont des solutions pour intégrer les personnes âgées à leur quartier.

 

La cohésion sociale est mon quotidien, elle passe par une étroite relation avec les gestionnaires autour de valeurs et de principes qui donnent un sentiment d’appartenance et qui aident à avancer. Nous avons réfléchi à créer des EHPAD intégrés à la société avec des services comme le portage de repas à domicile ou un salon de coiffure qui accueille aussi des personnes du quartier. L’idée est de montrer aux résidents que l’établissement est ouvert et qu’il fait bon y vivre.

Vous avez mis en place un procédé innovant pour construire des établissements au plus près des besoins de vos usagers. De quoi s’agit-il ?

F.F. Les établissements de type EHPAD accueillent des personnes à des âges parfois très avancés. La dimension « sensible » de leur architecture (lumière, température, odeurs…) est fondamentale. Les habitudes de vie, l’histoire et la culture des utilisateurs sont des paramètres à prendre en compte. Ainsi nous avons instauré, dans le Finistère où nous rénovons un établissement, un « comité usagers » : les résidents ont visité les lieux après une première phase de travaux et donné leur ressenti sur les couleurs, les revêtements, l’environnement extérieur… Leurs conclusions ont souligné un manque de décorations sur les murs. Nous avons alors envisagé de faire de l’EHPAD un lieu d’expositions ouvert à tous pour faire vivre l’établissement autrement.